
Présentation :
● Titre : L’ogre et l’enfant
● Auteur : Magali Laurent
● Maison d’édition : Crypto
● Collection :
● Date de Parution : Septembre 2019
● Nombre de pages : 237 pages
● ISBN : 9782897702175
Résumé :
En route pour retrouver son ancienne copine, avec laquelle il souhaite renouer, Nathan trouve sa petite voisine cachée sous la banquette arrière de sa voiture. Les marques que porte la fillette laissent croire qu’elle s’est enfuie pour échapper à la violence qu’elle subit chez elle. Partagée entre le désir de l’aider et la peur d’être soupçonné d’enlèvement, l’adolescent décide de l’emmener. Ce qui devait être un week-end de rêve se transforme en une course contre la montre pour sauver la fillette.
Mon avis :
J’ai entendu parler de ce petit thriller psychologique lors de ma première rencontre avec Magali Laurent pour sa trilogie dystopique B.O.A. que j’avais dévoré. Sur le coup, je n’avais aucune idée à quoi m’attendre. Et même lorsque j’avais vu sa sortie en librairie, j’étais restée indécise. Je me demandais bien quel serait vraiment le sujet, si je l’aimerai, ce genre de questionnement. Puis, je me suis rappelé que j’avais eu le même feeling au départ avec sa trilogie et je n’en avais été que plus éblouie.
Je peux officiellement vous dire qu’il s’est produit la même chose avec L’ogre et l’enfant. Il s’agit d’un livre jeunesse, mais avec une telle puissance, et surtout, une telle morale qu’on en oublie carrément le « genre » attribué à ce petit bijou.
Dans l’ogre et l’enfant, on retrouve trois personnes complètement différentes, mais que le destin décide de réunir par un lien indestructible. Trois personnalités différentes, trois ogres différents.
Ce roman m’a vraiment bouleversée plus que je l’aurai pensé au départ. À plusieurs reprises, je me suis reconnu dans le comportement de Nathan. Son ogre ressemblait réellement au mien, et encore aujourd’hui, tout comme Nathan, je dois me battre contre ce dernier. Ils sont faits fort, voraces, manipulateur. Ils se cachent dans l’ombre, silencieux, attendant le bon moment pour réapparaître.
Malgré que c’est un roman court, j’ai beaucoup aimé le fait de voir évoluer ses trois personnages. C’est une chose qu’on remarque facilement dans l’écriture de cette grande auteure. Il s’agit d’un atout dans ce « mini » livre. On peut donc apercevoir Nathan devenir un garçon qui affronte ses peurs, Mélanie osée s’ouvrir un peu plus aux autres au niveau de ses sentiments et une petite Alice, enfin, faire confiance aux adultes.
Je n’aime normalement pas les changements de narrateur. Étrangement, dans ce cas-ci, il y avait des passages d’Alice puis de Nathan avant de revenir à l’intrigue principale. Il s’agissait de flashback qui expliquait les événements du passé. Alors que normalement, je n’apprécie pas tant ce décalage, dans ce cas-ci, je l’ai vraiment trouvé appropriée. Chaque passage prenait le temps d’expliquer un point de vue, un sentiment. On apprenait tranquillement à comprendre ce qu’avaient subi Alice et Nathan dans le passé. D’où avait pris naissance leur « ogre personnel ».
Au final, j’ai réellement apprécié plus que je l’aurai cru ma lecture. Plusieurs fois, j’ai eu le cœur serré de colère, de tristesse et même d’amour. J’ai eu envie de serrer Alice, tout comme Nathan, dans mes bras. J’avais envie de leur dire que tout irait bien. Et à d’autres moments, j’avais le souffle court. Je me demandais ce qui allait se passer, au point que j’avais dû survoler plusieurs pages pour me rassurer sur leur bien-être aux trois.
C’est un roman court, mais rempli d’espoir, de pardon et d’amour. On apprend à se pardonner, à faire confiance, et à comprendre que parfois, les ogres n’apparaissent pas à cause de nous, mais par des circonstances malheureuses de la vie. Est-ce nécessairement la cause des adultes ? Non, pas toujours.
L’ogre et l’enfant touchent principalement à la maltraitance des enfants, mais elle donne aussi un point de vue sur les maladies mentales telles que la dépression et l’anxiété. Ils s’agit de sujets que les jeunes sont très peu habitués à côtoyer aussi « ouvertement » à mon avis. Ici, on ne le cache pas. On les montres telles que sont les maladies, sans chercher à leur trouver d’excuse ou de termes différents. Elles sont ce qu’elles sont, voilà tout.
Une chose est certaine : j’aurai aimé, étant enfant, posséder ce livre dans mes mains pour faire taire mon ogre. Mais aussi pour comprendre que certains événements n’étaient pas nécessairement de ma faute. Je vous conseille très humblement ce petit bijou. Il sait faire réagir, mais surtout, réfléchir.
Merci Magali pour ce magnifique roman.