
Présentation :
● Titre : Trop-Plein
● Auteur : Martin Talbot
● Maison d’édition : Stanké
● Date de Parution : Février 2020
● Nombres de pages : 139 pages
● ISBN : 9782760411784
Résumé :
À l’aube de ses quarante-trois ans, l’âge auquel son père est mort, le narrateur-cinéaste décide de se désencombrer de ses souvenirs, un par un, ne conservant que ceux qui lui paraissent encore utiles ou pertinents. Une démarche qui lui semble nécessaire, puisque de tels souvenirs l’empêcheraient d’avancer dans la vie. Il découvrira cependant qu’on ne se débarrasse pas si aisément de certains fantômes. Le roman qui rend compte de cette résolution est composé de quarante-trois courts chapitres, autant de morceaux de puzzle qui proposent chacun un souvenir, qu’il soit net ou flou, à capter puis à enfouir.
Mon avis :
J’ai aperçu Trop-Plein grâce à une collaboratrice : Chez le Blogue lecture. Il faisait partie d’une de ses critiques littéraires et j’ai eu le coup de foudre pour la page couverture. Le lendemain, j’allais me le chercher à ma librairie.
Ce roman est un petit bijou, littéralement. Il s’agit d’un court roman, ne contenant que 43 chapitres : l’âge qu’aura le narrateur à la fin de son récit. À chacune des pages qu’on tourne, on ressent nous-mêmes le besoin du personnage : celui de se vider la tête.
À plusieurs reprises, cette œuvre m’a bouleversée. Pendant ma lecture, j’ai souvent eu le souffle court, l’esprit embrouillé par ses paroles, par ses écrits. Je l’ai pris comme un cri du cœur. J’ai oublié le nombre de fois que je me suis surpris à relire encore et encore un passage marquant. Pour moi, ce roman ne méritait pas l’outrage de surligner les pages, même si j’en ai eu envie.
« Le fil va bientôt se briser. J’appréhende ce moment. J’ai peur et j’ai hâte à la fois. C’est inévitable. Je me dis que je serai libéré.
Ça craque de partout. Ça se fissure. Pourtant, personne ne semble s’en rendre compte. De l’extérieur, rien n’y paraît.
J’ai le même sourire et la même posture que d’habitude. Lorsque je suis en présence de mes amis et de mes collègues, le trompe-œil est parfait. » (p.110)
Tout le long de ma lecture, j’avais cette impression de comprendre le narrateur, de me reconnaître en lui. Son désarroi, ce sentiment de « trop-plein », ce besoin de se vider l’esprit, d’oublier des souvenirs trop douloureux qui viennent pourrir notre âme.
Mais ce que j’ai aimé le plus, c’est les petits détails que l’auteur mettait ici et là. Il y a un chapitre en particulier « Je suis libre » qui a réellement marqué mon esprit. Il s’agit d’un chapitre en entier sans la lettre « i ». Du moins, jusqu’à ce qu’il réalise qu’il n’y a pas de liberté sans une prison.
Sincèrement, il s’agit d’un roman qui restera longtemps sur ma table de chevet. Il fait du bien autant qu’il peut aller chercher les souvenirs douloureux en nous. Cette œuvre aura su marquer mon esprit pour un très long moment.
Je n’ai même pas de mots pour expliquer la scène magnifique de l’avant-dernier chapitre. Une scène mémorable, remplie d’amour et de douceur.
Trop-Plein est un roman percutant. Mais il nous montre qu’on peut arriver à continuer à vivre.