
Présentation :
● Titre : Amun
● Auteur : Michel Jean, Joséphine Bacon, Natasha Kanapé-Fontaine, Naomi Fontaine, Virginia Pésémapéo Bordeleau, Mélissa Mollen Dupuis, Jean Sioui, Alyssa Jérôme, Maya Cousineau-Mollen, Louis-Karl Picard-Sioui
● Maison d’édition : Stanké
● Collection : Collectif de nouvelles
● Date de Parution : Septembre 2016
● Nombre de pages : 164 pages
● ISBN : 9782760411944
Résumé :
Dans la langue innue, amun signifie « rassemblement ».
Sous la direction de Michel Jean, écrivain et journaliste innu, ce collectif réunit pour la première fois des auteurs autochtones de divers horizons, de différentes nations et générations. Leurs textes de fiction reflètent tantôt l’histoire et les traditions, tantôt la réalité des Premières Nations au Québec et au Canada. Offrant à lire les points de vue d’artistes de renom, ce livre est le théâtre d’un rassemblement et d’une prise de parole qui ne se font que trop rarement.
Mon avis :
J’ai toujours été attirée par le fait d’en apprendre plus sur les Amérindiens, je n’ai donc pas hésité lorsque j’ai entendu parler du recueil de nouvelles Amun. Ce fut une lecture courte, mais ô combien intéressante.
Il ne s’agit pas que d’un recueil de nouvelles banales. Chacun de ces récits me faisait voyager, me permettait de découvrir un peu plus cette nation, leur culture, leurs rituels, leurs croyances.
Chaque récit était différent, mais ils avaient tous un point commun : celui de se rassembler ensemble. Étonnement, les textes donnaient l’impression d’être une continuité du précédent et donnait le relais au suivant.
À travers eux, j’y ai découvert des individus incroyables. Une façon de penser si spirituelle, si respectueuse envers les autres et la nature. J’ai toujours admiré les Indiens, sans savoir réellement les raisons. Mais cette fois-ci, j’ai découvert de parfaites raisons pour cela.
Malgré les nombreuses nouvelles, deux m’ont cependant bien plus marqué au travers ma lecture. La première provient de Michel Jean qu’il a nommé Où es-tu ? Cette lecture m’a bouleversée. Racontant l’histoire d’une Amérindienne qui attend son mari parti chasser le troupeau pendant l’hiver, elle est seule avec son enfant. Les jours passent, mais elle ne reçoit aucune nouvelle de son homme. Alors que la journée de son retour passe, le désespoir commence à se faire sentir. C’est le mélange de ces sentiments qui sont venus me chercher : l’inconfort d’être seul, le désespoir de ne pas pouvoir aller chercher son homme, de ne pas savoir ce qui lui est arrivé et de ne pas connaître le chemin pour aller voir par nous-mêmes, la tristesse d’imaginer le pire, la sensation de vide. Sans savoir pourquoi, j’ai toujours eu cette peur en moi : de perdre un être proche et de ne pas le savoir. Imaginer de devoir vivre un deuil sans avoir de certitude est une de mes pires phobies. Et c’est un des éléments de cette nouvelle. Mais je ne l’ai pas aimé que pour ces raisons. J’ai adoré apprendre sur comment fonctionnait un hiver amérindien. Lorsque la neige commence, ils montent les montagnes. L’homme part à la chasse avec l’enfant masculin lorsqu’il le peut et la femme reste à la tente. Elle pose des pièges, s’occupe de la cueillette de fruits, etc. Une fois le printemps revenu, que les rivières ont repris leurs activités, ils redescendent pour tous se regrouper. Ce rassemblement festif est un élément que j’ai été heureuse de découvrir.
La deuxième nouvelle, il s’agit de Mitatamun qui signifie « Regret » écrit par Maya Cousineau-Mollen. Cette fois-ci, il s’agit d’une Amérindienne qui a été adoptée par une famille de blanche. Métissée par l’adoption, elle connaît à la fois les traditions de son peuple, mais aussi celui des « blancs » comme elle le dit si bien. Ce qui m’a marquée dans son récit, c’est qu’alors qu’elle sortait sa carte indienne – qui est utilisée pour enlever les taxes fédérales – et qu’une dame italienne se moque d’elle, Anish décide de se faire tatouer. Le tatouage qu’elle se fait est une allusion à l’Holocauste et aux Juifs. Ce petit lien entre la condition des Juifs et celui des Amérindiens m’a profondément touché et m’a fait réfléchir. Et si, sans le savoir, on faisait la même chose à nos Indiens ?
Ce fut une lecture incroyable. J’ai vraiment eu l’impression, selon l’envie exprimée par Michel Jean dans l’introduction, de vivre un rassemblement littéraire amérindien. J’y ai appris énormément de choses intéressantes. Cette lecture me permettra de plus réfléchir à leurs propres façons de vivres que je trouve bien plus humaines.
Ta chronique me rend très très curieuse ! 🙂 Merci pour cette découverte !
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Merci à toi ! 🙃
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