
Présentation :
● Titre : Rumpelstiltskin
● Auteur : Maude Rückstühl
● Maison d’édition : ADA Éditions
● Collection : Contes interdits
● Date de Parution : Mars 2020
● Nombre de pages : 181 pages
● ISBN : 9782898082498
Résumé :
Rumpelstiltskin, démon du petit peuple, pourchasse Lucia avant même sa naissance. Son œil malveillant se délecte de sa lumière depuis la nuit des temps.
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Maman, maman, quel est son nom ? Comment s’appelle l’affreux lutin qui se cache sous mon lit ?
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Exerçant des chantages émotifs savamment orchestrés, Rumpelstiltskin ensemence l’angoisse, engendre la folie et récolte la mort.
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Comment une mère peut-elle espérer sauver ses enfants de l’emprise d’un traqueur intemporel, fugace et démoniaque ?
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Rum.. Rumpel… Comment ?
Croyez-vous avoir ce qu’il faut pour lire cette nouvelle version horrifique du fameux conte des Frères Grimm ? Attention, vous pourriez devenir obsédé par ce qui se cache sous votre lit…
Mon Avis :
Rumpelstiltskin des Frères Grimm est un conte que peu de gens connait. Pour ma part, il a fallu que je relise le conte de départ pour pouvoir avoir le plaisir de les comparer. Et je peux maintenant affirmer que la version moderne de Maude Rückstühl est beaucoup plus différente, plus peaufinée et plus diabolique.
L’histoire se déroule lentement, mais n’est pas lourd ou long à lire. Au contraire, cette lenteur nous permet de mieux comprendre, de nous mettre dans la peau d’Yvanha. Née d’un petit coin de la Roumanie, son bien-aimé et elle ne connaissent pas la vie du peuple américain ou canadien. Vivant dans la pauvreté, ils espèrent tous les deux une meilleure vie pour leur progéniture, pour protéger leur famille. Mais ce qu’ils ne savent pas, c’est qu’Yvanha est maudite depuis bien avant sa naissance.
J’ai aimé cette œuvre bien différente des autres contes interdits, car cette fois-ci, on jouait avec la réalité. À plusieurs reprises, je me suis moi-même demandé si les actions qui se déroulaient étaient la réalité pure et simple ou si cela ne venait pas de l’esprit d’Yvanha. Ici, le surnaturel s’est mélangé à la réalité d’une façon tellement délicate, si superflue qu’il était difficile de bien comprendre.
À plusieurs reprises, j’ai dû retourner vers des passages que j’avais lus, car le doute persistait encore. Plus j’avançais et plus je me demandais d’où venait cette folie qu’on décrivait, car celle-ci semblait plus que réelle.
Dans ce roman, j’ai su retrouver un élément que j’avais déjà perçu chez l’auteure : sa passion pour les insectes. Ayant lu Légion de la même auteure, j’ai su remarquer qu’ici encore, elle portait une attention particulière sur leur puissance, leur pouvoir qu’il cache dans leur petit corps. Encore une fois, j’y ai vu une image différente envers ceux-ci, me faisant oublier mon dégoût pour ces petites bêtes velues.
Mais ce que j’ai le plus adoré de cette œuvre, c’est la présence des jumelles. On entend souvent parler comment des jumeaux peuvent être reliés ensemble, voire inséparable. Ici, l’auteure utilise cet élément d’une façon nouvelle et surnaturelle.
Lucia – la lumière – possède la peau pâle aux yeux noisette, tandis que Maria – la sainte – a une peau noire aux yeux bleus saphir. Ainsi, simplement par leur apparence physique, elles savent se compléter l’une et l’autre. Mais plus qu’elles grandissent et plus on découvre qu’elles sont effectivement essentielles l’une à l’autre. Mais surtout : les deux possèdent un don hors du commun qui les unifie.
L’horreur n’est pas pareille à celui pur et simple de meurtres, de violences physiques. Dans ce conte, il apparaît de façon plus discrète, futile. On l’aperçoit par la question de la folie, de la possession, du spiritualisme. Le fameux petit lutin repoussant n’est pas qu’un nain. Il est un esprit démoniaque. Comme l’a su si bien dire Rumpelstiltskin lui-même, il est un « tout ».
Même si je n’avais aucune idée à quoi m’attendre au départ, j’ai littéralement été conquise avec ce conte modernisé. Je me suis même surprise à rester sur ma faim une fois ma lecture finie. Non à cause que le roman ne possédait pas assez de choses, mais plutôt, car j’aurai aimé connaître plus en profondeur la vie de ces personnages. Mais toute histoire possède une fin, même celle de Rumpelstiltskin. Du moins, c’est ce que l’on croit…
Pour un premier conte interdit, Maude Rückstühl a conquis mon cœur. J’espère fortement retrouver sa plume dans cette collection, car ce fut un premier essai très réussi pour ma part.